Comme une apothéose, sur son lit d’abandon et de souffrance que creusent en elle la maladie et la nuit de la Foi comme un ultime hymne à la Gloire de Dieu, sainte Thérèse écrit sa dernière poésie dédiée à la Vierge Marie où elle lui témoigne toute l’affection filiale qui est la sienne pour celle qui «est plus Mère que reine» (Derniers Entretiens, 21.8.3.).

Sainte Thérèse aime la Vierge Marie. Elle doit sa guérison à son sourire virginal et maternel lorsqu’en 1883, âgée de 10 ans, tout semble fini pour la petite Thérèse qui en apprenant le départ de sa sœur Pauline au Carmel, perd sa maman pour la deuxième fois.

Dans sa très belle poésie « Pourquoi je t’aime, ô Marie » (PN 54), sainte Thérèse médite avec les yeux et le cœur de la très douce Mère de Jésus, la vie même de son Fils. Dans cette contemplation, Thérèse a compris depuis longtemps qu’il est Lui, la Parole de Dieu faite chair (Jean 1, 14) comme elle l’écrit en 1894 à sa sœur Céline, lui partageant l’expérience spirituelle qui est la sienne : « Il me semble que la parole de Jésus, c’est Lui-même… Lui Jésus le Verbe, la Parole de Dieu » (LT 165).

Dans cette ouverture de cœur que l’Esprit Saint permet dans l’âme de celui ou celle en qui Il trouve la présence de la Vierge Marie, selon l’affirmation de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Thérèse se laisse toucher par l’humilité de son humble servante (Luc 1, 48) qui la plonge au cœur même de la vie trinitaire qui sourd en elle comme une fontaine jaillissante de vie depuis la grâce de son Baptême : « Oh ! je t’aime, Marie, te disant la servante / Du Dieu que tu ravis par ton humilité / Cette vertu cachée te rend toute-puissante / Elle attire en ton cœur la Sainte Trinité. »

Et puisque « le trésor de la mère appartient à l’enfant », « je ne tremble pas en voyant ma faiblesse. » Sainte Thérèse puise en la présence maternelle de la Vierge Marie, l’audace de se laisser traverser par le Mystère pascal pour avec elle, se tenir debout près de la Croix de Jésus son Fils : « Marie, tu m’apparais au sommet du Calvaire / Debout près de la Croix, comme un prêtre à l’autel. »

En mai 1897, les derniers versets de « La petite Thérèse », poète, s’élèvent vers la Vierge Marie comme une ode de confiance et d’amour, dans l’espérance du Jour qui vient : « Avec toi j’ai souffert et je veux maintenant / Chanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t’aime / Et redire à jamais que je suis ton enfant !…… »

Avec sainte Thérèse,
Saints Louis et Zélie,
Bon mois de Marie.

Père Olivier Ruffray, Recteur du Sanctuaire, pour le numéro de mai de la Revue Thérèse de Lisieux