Le numéro d’octobre de la revue Thérèse de Lisieux est disponible ! Retrouvez l’édito du recteur et abonnez-vous.

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Si sainte Thérèse, très tôt dans sa vie, est ­intérieurement aspirée par la méditation ­— « j’allais derrière mon lit dans un espace vide qui s’y trouvait et il m’était facile de fermer avec le rideau et là “je pensais” » (Ms A 33v) — très tôt aussi après son entrée au Carmel, son oraison est pauvre, comme un mur de silence. Dès le 6 janvier 1889, elle écrit à Sœur Agnès : « Rien auprès de Jésus, sécheresse !… Sommeil !… » (LT 74). En cela, ce que vit Thérèse ressemble à ce que beaucoup de chrétiens vivent quand ils s’essaient à la prière silencieuse. 

Mais elle ne doute pas des promesses de Dieu et de Jésus. Elle croit de toute son âme la parole du Seigneur : « ton Père voit dans le secret » (Mt 6, 6) ; et aussi « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Puisque Jésus est présent lorsqu’elle fait oraison, pourquoi reste-t-il silencieux ? Telle est la question qu’elle se pose. Non pas « est-il là ? », mais « que fait-il ? »

La réponse de Thérèse est désarmante : ­Jésus dort ! Elle expliquera un jour à Céline : « Il est si fatigué !… Ses pieds divins se sont lassés à poursuivre les pécheurs » (LT 144). Alors, concernant son oraison, elle interprète le silence de Jésus comme un témoignage de familiarité : « Puisque Jésus veut dormir pourquoi l’en empêcherais-je ? je suis trop heureuse qu’il ne se gêne pas avec moi, il me montre que je ne suis pas une étrangère en me traitant ainsi, car je vous assure qu’il ne fait pas de frais pour me tenir conversation !… » (LT 74).

Puisse ce numéro de la revue du Sanctuaire nous aider à persévérer dans l’oraison !

Père Emmanuel Schwab, Recteur du Sanctuaire

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