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« Quand viendra-t-il, ma tendre Mère,
Quand viendra-t-il ce beau jour, Où, de l’exil de la terre,
Je volerai dans l’éternel Séjour ? »

Ainsi chante Thérèse à l’infirmerie le 6 août 1897 (CJ 8.06, 1)

Quand ce beau jour viendra le 30 septembre, Thérèse murmurera : « Jamais je n’aurais cru qu’il était possible de tant souffrir ! jamais ! jamais ! » (CJ 9.30). Marie, dont la statue célèbre par le sourire du 13 mai 1883 a été installée à l’infirmerie, accompagnera Thérèse jusqu’à son dernier souffle. Elle n’est pas pour rien dans ce que vit paradoxalement Thérèse : « Mais mon âme malgré ses ténèbres est dans une paix étonnante. » (CJ 9.24,10).

Atteinte de tuberculose à une époque où on ne sait pas la soigner, Thérèse a physiquement beaucoup souffert. « À en perdre la raison » laisse-t-elle échapper : « Elle demande qu’on ne laisse pas à sa portée les médicaments poison pour l’usage externe et conseille qu’on n’en laisse jamais près des malades qui souffriraient les mêmes tortures, toujours pour ce motif que “c’est à en perdre la raison” et que ne sachant plus ce que l’on fait, on pourrait très bien se donner la mort. » note Mère Agnès dans son commentaire (CJ 8.22,4).

C’est sa foi en Dieu et son amour pour Dieu  et  pour Jésus  qui donnent à Thérèse de résister à cette tentation et d’accueillir minute après minute ce qu’elle a à vivre : « Je n’aime pas mieux une chose que l’autre […]. Ce que le bon Dieu aime mieux et choisit pour moi, voilà ce qui me plaît davantage. » (CJ 9.04,7)

Sa confiance est toute en Dieu. « Le démon est autour de moi […] il me tourmente […] il augmente mes maux afin que je désespère. » dit-elle à sa sœur Céline le 16 août (DE/G 8.16). Mais comme elle l’a fait toute sa vie, elle cherche à unir sa souffrance à celle de Jésus pour le salut des âmes. Jusqu’au dernier jour de sa vie où elle murmure : « Jamais je n’aurais cru qu’il était possible de tant souffrir ! jamais ! jamais ! Je ne puis m’expliquer cela que par les désirs ardents que j’ai eus de sauver des âmes. » (CJ 9.30)

Dans sa souffrance, Thérèse exprime aussi le bienfait de la présence douce et prévenante de son entourage. « Je vous aime beaucoup, dit-elle à Céline, et cela m’est bien doux d’être soignée par vous. » (DE/G 8.22) Et à son entourage, elle recommande : « … Oh ! comme il faut prier pour les agonisants ! Si l’on savait ! » (CJ 8.25,6).

Thérèse a sûrement quelque chose à nous apprendre quant au véritable accompagnement fraternel des malades en fin de vie et au sens que l’on peut découvrir dans l’offrande de sa vie avec Jésus.

Père Emmanuel Schwab

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