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Thérèse n’est pas une théoricienne de l’Esprit Saint mais une praticienne. Les quelques passages où elle parle de l’Esprit Saint sont sagement conformes au catéchisme. Mais dans le fil de sa vie, l’Esprit est puissamment à l’œuvre !

« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14,26)

Thérèse lit et médite les saintes Écritures. Sa mémoire lui permet de retenir en son cœur de nombreux versets, de les savoir “par cœur”. Dans sa longue et dernière poésie « Pourquoi je t’aime, ô Marie », elle écrit :

« L’Évangile m’apprend que croissant en sagesse
À Joseph, à Marie, Jésus reste soumis
Et mon cœur me révèle avec quelle tendresse
Il obéit toujours à ses parents chéris. » (PN 54,15)

L’Évangile m’apprend… et mon cœur me révèle. Tout est dit là de l’action de l’Esprit Saint. Thérèse aurait pu écrire : L’Évangile m’apprend… et l’Esprit Saint révèle en mon cœur… Mais elle fait un raccourci. L’expérience de l’Esprit Saint qui nous fait nous souvenir de tout ce que Jésus a dit passe souvent inaperçue ; on dira seulement : je me suis souvenu…

« La charité de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Rm 5,5)

Lorsque Thérèse se propose pour conduire Sœur Saint-Pierre, âgée et difficile, au réfectoire, (Cf. MsC 29), c’est par pure charité, cette charité qui entraine Thérèse à lui faire avant de s’en aller son plus beau sourire. C’est encore cette charité qu’elle découvre durant sa dernière année : « en méditant ces paroles de Jésus (comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres), j’ai compris combien mon amour pour mes sœurs était imparfait, j’ai vu que je ne les aimais pas comme le Bon Dieu les aime. » (MsC 12r). Et Thérèse choisit la Sœur qui lui déplaît le plus pour l’aimer ainsi « comme Jésus nous a aimés ». « Il se trouve dans la communauté une sœur qui a le talent de me déplaire en toutes choses, ses manières, ses paroles, son caractère me semblaient très désagréables. […] Je me suis dit que la charité ne devait pas consister dans les sentiments, mais dans les œuvres ; alors je me suis appliquée à faire pour cette sœur ce que j’aurais fait pour la personne que j’aime le plus. » (MsC 13v-14r). Là encore, l’Esprit Saint reste discret, invisible comme le vent. On ne connait le vent que par ses effets. On ne reconnait l’Esprit Saint que par ses effets.

Par sa docilité et sa détermination, Thérèse permet à l’Esprit Saint de manifester beaucoup d’effets !

Père Emmanuel Schwab

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