Faits l’un pour l’autre, Louis et Zélie Martin s’aiment profondément, délicats et attentifs l’un à l’autre. Exigeants et bienveillants dans l’éducation de leurs enfants, ils les élèvent dans l’amour de Dieu et du prochain. Ils assument pleinement leurs vocations de père et de mère, y compris à travers les difficultés qu’ils rencontrent.

Histoire d’un couple

L’histoire du couple de Louis et Zélie est une histoire simple mais pas ordinaire pour autant.

Si Louis a eu l’habitude des voyages, au gré des mutations de son papa militaire, de garnison en garnison, Zélie, quoique fille de militaire aussi – son papa était gendarme – n’a pratiquement pas voyagé, se déplaçant tout juste de quelques dizaines de kilomètres pour rallier Alençon à l’âge de 13 ans.

Leur histoire est originale. Désirant, l’un comme l’autre, devenir religieux, éconduits chacun pour leur part dans leur démarche, rendus à leur solitude de vie dans cette ville calme et paisible d’Alençon, ils se rencontrent sur le pont qui enjambe la Sarthe et se marient quelques mois plus tard.

Homme et femme de foi, travailleurs, bons éducateurs de leurs enfants (ils en auront neuf), engagés dans les œuvres sociales, soucieux de témoigner de leur foi, éprouvés par la maladie de Zélie, ils ne laissent personne indifférent.

Dix-neuf années d’un réel bonheur vécu comme époux et en famille, puis dix-sept années où la famille Martin, transplantée à Lisieux, vivra dans le souvenir de leur épouse et mère regrettée.

Aujourd’hui, l’Église nous les offre comme modèles sur le chemin de la Sainteté parce qu’ils ont su dans l’épreuve qui était la leur, « vivre d’Amour », pour reprendre le titre d’une poésie de leur fille sainte Thérèse.

Louis Zelie Martin

Amour l’un pour l’autre, amour des parents pour leurs enfants, amour répandu en actes de charité au-delà du cercle familial.

Louis Martin

A la recherche d’un idéal

Louis Martin naît à Bordeaux en 1823. Fils de militaire, ses premières années sont placées sous le signe de la mobilité. Puis la famille s’installe à Alençon où Louis vit sa scolarité.

Il apprend l’horlogerie à Rennes, Strasbourg et Paris. Années déterminantes au cours desquelles naît le désir de se consacrer à Dieu, au monastère du Grand Saint-Bernard. Sa difficulté à maîtriser le latin l’oblige à renoncer à ce projet. Il ouvre alors une horlogerie-bijouterie en 1850 rue du Pont Neuf à Alençon.

Jusqu’à son mariage en 1858, il partage son temps entre son travail, des loisirs (la pêche en particulier), la méditation et la rencontre des autres. Il participe au cercle Vital Romet qui réunit une douzaine de jeunes adultes chrétiens autour de l’abbé Hurel et découvre une forme d’engagement social dans le cadre de la conférence de Saint-Vincent de Paul.

Le temps du mariage

Sa mère, qui ne se résout pas à le voir célibataire, lui parle de Zélie Guérin, avec laquelle elle apprend l’art de la dentelle. Leur première rencontre sur le Pont Saint-Léonard sera déterminante.

Ils se marient quelques mois plus tard le 12 juillet 1858 à 22h à l’hôtel de ville d’Alençon et le 13 à minuit à l’église Notre-Dame.

Leur vie conjugale durera 19 ans. Elle sera marquée par un projet de vivre la continence dans le mariage puis par l’accueil de neuf enfants dont cinq survivront. La correspondance de Madame Martin révèle la profonde affection qui unit ce couple.

saints Louis Zelie Martin

Leur vie conjugale nous permet de saisir aussi sa vie quotidienne :

  • la participation de Louis à l’éducation des enfants…
  • son choix professionnel de renoncer à son activité pour seconder sa femme dans la direction de la Fabrique de dentelle qu’elle a fondée
  • la foi profonde qui anime cette famille et la rend attentive à ceux qui les entourent
  • les répercussions de la vie sociale et religieuse de l’époque (c’est la fin du Second Empire et la naissance de la III° République…)
  • et enfin la longue épreuve du cancer qui emporte Madame Martin à 46 ans, le 28 août 1877.
Un père attentif

S’ouvre alors pour Louis le temps du veuvage qu’il décide – sur les indications de Zélie – de vivre à Lisieux auprès des Guérin, sa belle famille. Quelques lettres de cette époque nous le révèlent père attentif à chacune de ses filles et prêt à consentir à leur projet de vie religieuse.

Louis Zelie Thérese Celine Marie Leonie Pauline Martin

Après l’entrée de Thérèse au Carmel, commence pour lui en 1888 l’épreuve de la maladie qui le conduit au Bon Sauveur de Caen. Paralysé, il est rendu à sa famille au sein de laquelle il meurt le 29 juillet 1894, à 71 ans.

La maladie de Louis Martin

La maladie et la mort de Louis Martin font l’objet d’une étude de 73 pages dans le volume 2 réalisé par l’Office historique de la Congrégation pour la cause des Saints. On y trouve des témoignages de médecins psychiatres, d’un médecin généraliste, de deux médecins des hôpitaux psychiatriques du Bon Sauveur de Caen et enfin d’un neuropsychiatre. La maladie terminale de M. Martin a été une encéphalopathie vasculaire progressive par artériosclérose cérébrale diffuse, ayant évolué pendant une dizaine d’années.

Thérèse ne parlera pas de la maladie de son père, mais de « sa passion » (Ms A, 73 r°). Elle savait que son « Roi Chéri » avait non seulement donné toutes ses filles à Dieu mais s’était offert lui-même sur cet autel qu’il avait donné à l’église cathédrale Saint-Pierre de Lisieux, la paroisse fréquentée par la famille Martin.

Zélie Martin

Zélie, fille du XIXe siècle, héritière de son époque

Second enfant d’Isidore Guérin et de Louise-Jeanne Macé, Azélie-Marie Guérin (on ne la nomma jamais que Zélie) est née le 23 décembre 1831 à Gandelain, commune de Saint-Denis sur Sarthon dans l’Orne où son père, ancien soldat de l’empire, était enrôlé dans la gendarmerie.

Elle fut baptisée le lendemain de sa naissance en l’église de Saint-Denis sur Sarthon. Une sœur, Marie-Louise, la précédait de deux ans; elle deviendra Sœur Marie-Dosithée à la Visitation du Mans. Un frère, Isidore, verra le jour près de dix ans plus tard et sera l’enfant gâté de la famille.

Elle définit elle-même dans une lettre à son frère, son enfance, sa jeunesse comme « tristes comme un linceul, car si ma mère te gâtait, pour moi, tu le sais, elle était trop sévère; elle, pourtant si bonne, ne savait pas me prendre aussi j’ai beaucoup souffert du cœur ».

Zélie, femme active, chef d’entreprise, engagée pour la justice…

Après des études au couvent de l’Adoration Perpétuelle, rue de Lancrel à Alençon, elle se sentit appelée à la vie religieuse mais devant le refus de la supérieure, elle s’orienta vers une formation professionnelle et s’initia avec succès à la fabrication du célèbre point d’Alençon. Vers la fin de 1853, elle s’installa donc comme « fabricante de Point d’Alençon » au 36 rue Saint-Blaise et procure du travail à des ouvrières à domicile. La qualité de son travail fait la renommée de son atelier. Les relations qu’elle entretient avec son personnel, dont elle dit qu’il faut l’aimer comme les membres de sa propre famille, nous montre toujours prêtre à soutenir ceux qui en ont besoin. L’Évangile mène tous ses actes.

Zélie, épouse amoureuse

Au mois d’avril 1858, Zélie Guérin croise sur le pont Saint-Léonard un jeune homme dont l’allure l’impressionne… C’est Louis Martin, horloger. L’amour qu’elle porte à son mari se dit dans ses lettres…

Ta femme qui t’aime plus que sa vie, je t’embrasse comme je t’aime

Extraits de lettre de Zélie à Louis
Zélie, mère comblée et éprouvée
Zélie Martin sainte Thérèse

De 1860 à 1873, neuf enfants naîtront au foyer des Martin dont quatre mourront en bas âge.

Zélie éprouvera joies et souffrances au rythme de ces naissances et de ces décès; ainsi peut-on lire dans sa correspondance: « J’aime les enfants à la folie, j’étais née pour en avoir… ». Puis, après la naissance de Thérèse, sa dernière fille; « J’ai déjà beaucoup souffert dans ma vie ». L’éducation de ses filles mobilise toute l’énergie de son cœur. La confiance était l’âme de cette éducation. Pour ses enfants, elle souhaite le meilleur… devenir des saints!

Zélie, malade et toujours confiante

Dès 1865 une glande au sein droit qui dégénèrera en cancer fait beaucoup souffrir Zélie.

« Si le Bon Dieu veut me guérir, je serai très contente, car au fond, je désire vivre; il m’en coûte de quitter mon mari et mes enfants. Mais d’autres part, je me dis: si je ne guéris pas, c’est qu’il leur sera peut-être plus utiles que je m’en aille ».

Zélie Martin

Le 28 août 1877 à minuit trente, Zélie meurt, entourée de son mari et de son frère.

Laissons à Thérèse les derniers mots : « De Maman, j’aimais le sourire, son regard profond semblait dire : L’éternité me ravit et m’attire, je vais aller dans le ciel bleu voir Dieu ! »

Béatification et Canonisation

Le 26 mars 1994, Jean-Paul II proclamait les vertus héroïques de Louis Martin et Zélie Guérin et les déclarait Vénérables.
Ceci finalisait la première étape de leur procès en vue de leur canonisation. Par cette déclaration, les défunts Louis Martin et Zélie Guérin étaient reconnus dignes de recevoir une vénération locale.

Le 27 juin 2015, lors du Consistoire public,  le Pape François annonce la date de la canonisation des Bienheureux Louis et Zélie Martin. La canonisation du couple Martin a lieu le dimanche 18 octobre 2015 à Rome.

De la béatification à la canonisation de Louis et Zélie Martin…
  • 1946 – L’évêque de Lisieux exprime son souhait de voir examiner la cause des parents de sainte Thérèse, Louis et Zélie MARTIN.

Le 22 mars 1957, s’est ouvert à Bayeux le procès concernant Louis Martin. Il durera 12 ans puisqu’il fut clôturé le 12 février 1969. Parallèlement, au diocèse de Séez, a été instruit le procès pour Zélie Martin, du 10 octobre 1957 au 21 janvier 1959. Pour la première fois dans l’histoire de l’Église, le pape Paul VI a voulu que les deux causes soient réunies en une seule et confiées en 1971 à l’Office historique de la Congrégation.

  • 1994 – Le 26 mars, décret « d’héroïcité » des vertus de Louis et Zélie MARTIN signé par le pape Jean-Paul II à Rome, en l’année de la Famille
  • 2008 – Le 3 juillet, reconnaissance par le Pape Benoît XVI, de la guérison miraculeuse du petit Pietro Schilirò, né à MILAN en 2002.
  • 2008 – Le 19 octobre, les parents MARTIN sont proclamés Bienheureux à Lisieux.
  • 2013 – Le 7 janvier, ouverture d’une enquête sur la guérison miraculeuse à Valence (Espagne) de la petite Carmen par l’Archevêque  de Valence, Mgr Carlos Osoro. Clôture de la phase diocésaine du procès canonique sur le miracle le 21 mai par l’archevêque en présence de Mgr Boulanger, évêque de Bayeux – Lisieux et de Mgr Habert, évêque de Séez.
  • 2013 – Rome, le dossier de la canonisation des époux MARTIN est à l’instruction : le Père Antonio Sangalli, OCD, vice-postulateur de la Cause, transmet les actes de la Cause à la congrégation pour la cause des Saints où se poursuivent les investigations.
  • 2015 – Le 18 mars, le Pape François ordonne la promulgation du décret reconnaissant le miracle de la guérison de la petite Carmen.
  • 2015 – Le 27 juin, lors du Consistoire public, annonce par le Pape François de la date de la canonisation des Bienheureux Louis et Zélie Martin. La canonisation du couple Martin aura lieu le dimanche 18 octobre 2015 à Rome.
Messe et canonisation de Louis et Zélie Martin

Le 10 juin 2003, le cardinal Dionigi Tettamanzi, archevêque de Milan, a reconnu un miracle attribué à Louis et Zélie Martin. Cela permet de les proclamer ensemble Bienheureux. C’est la seconde fois dans l’histoire de l’Eglise qu’un couple est béatifié ensemble, après les époux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi (italiens) béatifiés le 21 octobre 2001.

Le miracle a été obtenu en faveur d’un nouveau-né, Pietro Schilirò. L’enfant a maintenant 13 ans. Il était né avec de graves problèmes respiratoires le 25 mai 2002, et resta entre la vie et la mort durant 40 jours à l’hôpital Saint Gérard de Monza. Dès le début, sa situation sembla très compromise. Le 3 juin, ses parents décidèrent de faire baptiser l’enfant, en danger de mort imminente. Le Père Antonio Sangalli, religieux de l’Ordre du Carmel, ami et père spirituel du couple, était accouru à l’hôpital avec une image des parents de sainte Thérèse. « Nous connaissions sainte Thérèse, nous avions lu ses écrits, mais nous savions peu de choses de ses parents », raconte Adele, la maman de Pietro. « Padre Antonio nous a expliqué que les parents de Thérèse avaient perdu quatre enfants en bas-âge : les prier nous aurait aidés à comprendre le sens de ce qui était en train de nous arriver avec notre petit Pietro. Nous avons accueilli avec confiance cette invitation : au fond, connaissant leur fille Thérèse, demander l’intercession des parents nous semblait être chose naturelle ».

Les Schilirò commencèrent alors à faire une neuvaine aux parents Martin et à faire prier leurs amis, leurs connaissances, les familles rencontrées à la sortie de l’école des enfants, les gens de la paroisse, les personnes qui appartiennent à des mouvements ecclésiaux, en leur donnant l’image de la neuvaine de Louis et Zélie Martin… et cela alla jusqu’au Cambodge où se trouvait un missionnaire ami de la famille. Cependant, la biopsie du 5 juin confirmait pour Pietro un pronostic funeste, réduisant les espoirs de survie, même avec l’assistance respiratoire.

« Tant de personnes priaient avec nous et pour nous » raconte la maman de Pietro ; « mais au début, j’étais comme résignée, je pensais déjà aux funérailles, et à tout ce qui s’ensuivrait ». Cependant, des amis les encouragent à demander la guérison de Pietro. Ainsi, le 13 juin, en présence de nombreux amis, après avoir récité le chapelet, les Schilirò commencèrent une seconde neuvaine, confiants dans l’intercession des parents Martin. Des médecins et des infirmières ont participé aussi à cette prière. Et c’est justement une infirmière, qui, le 29 juin, annonça l’amélioration imprévue du nouveau-né. Pietro n’avait plus besoin d’oxygène à 100%. En l’espace de quelques jours il a pu respirer par lui-même, et le 27 juillet il était rendu à ses parents, en parfaite santé. « Vu la complexité du cas et l’évolution clinique », lit-on au terme d’un rapport médical, « nous retenons la guérison comme un fait surprenant ».

Cette guérison inexpliquée a été reconnue comme miracle à Rome, le 3 juillet 2008 par Benoît XVI

Suite à cette reconnaissance, voici le témoignage d’Adele et Valter, parents de Pietro :

« Nous remercions sans cesse le Seigneur pour sa Miséricorde envers nous. Il a accueilli l’intercession de Louis et Zélie et a guéri notre petit Pietro. Il a manifesté son amour par un fait extraordinaire dans le but de nous aider à reconnaître sa Présence tout aimante dans l’ordinaire de nos vies. Louis et Zélie ont vécu les circonstances de leur vie dans la confiance en la Bonté du Père et cela nous aide et nous soutient dans notre quotidien.»

Louis et Zélie Martin ont été béatifiés à Lisieux le 19 octobre 2008. Pour qu’ils soient canonisés, il était nécessaire que l’Église reconnaisse un miracle survenu par leur intercession. Il a été obtenu en faveur d’une enfant prématurée de Valencia, en Espagne.

Carmen naît le 15 octobre 2008, après 28 semaines d’une grossesse très difficile. « Préparez-vous au pire » annonce la sage-femme. Les complications, fréquentes chez un grand prématuré, se multiplient : détresse respiratoire, cardiaque, double septicémie, hémorragie cérébrale au stade le plus avancé, etc. L’enfant ayant vu le jour pour la Fête de sainte Thérèse d’Avila, le Papa se rend dans un carmel en dehors de la ville. Les sœurs prennent cette intention à cœur. Les parents viennent chaque dimanche à la Messe et repartent vite à l’hôpital. Fin novembre, le cas semble désespéré. Pour la première fois la maman a le droit de toucher son bébé, la couveuse reste ouverte. La famille commence à évoquer l’inhumation.

Le 23 novembre, la Prieure du Carmel remet aux parents la prière à Louis et Zélie en espagnol. Ils ne les connaissaient pas du tout, pas plus que leur célèbre fille Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face. Dès le lendemain a lieu un changement d’Hôpital providentiel. Contrairement à toute attente, Carmen le supporte, l’infection est jugulée. Elle commence à récupérer, au point de sortir le 2 janvier 2009.

Un point reste très préoccupant : l’hémorragie cérébrale dilate son crâne et la fait souffrir. Un examen est prévu le 19 février. Il faudra probablement opérer. Nouvelle « offensive » de prière aux Parents Martin dont le Reliquaire passe providentiellement au Sanctuaire de Llerida juste avant. Le père de Carmen, le grand frère Ismaël (né en 2004), et les grands-pères s’y rendent pour remercier et intercéder. De leur monastère, les carmélites se joignent à leur prière. Quelques jours après, l’échographie révèle que l’hémorragie cérébrale a disparu, on ne constate plus que les cicatrices et, ce qui est le plus surprenant (à ce jour les médecins ne peuvent l’expliquer), l’absence totale de séquelles neurologiques ou motrices.

Cette guérison inexpliquée a été reconnue comme miracle à Rome le 18 mars 2015 par le Pape François.

Témoignage des parents de Carmen suite à cette annonce :

« La nouvelle en vue de la canonisation des Bienheureux Louis Martin et Zélie Guérin nous remplit d’émotion, de joie et de gratitude. C’est que pour nous, ils font partie de notre famille depuis que nous les avons priés et qu’ils ont intercédé devant le Seigneur pour nous accorder la guérison de notre fille. Le couple Martin est un exemple d’union de la famille dont le fondement est l’amour et le respect des enfants. Et nous, grâce à eux, nous pouvons démontrer ces valeurs à nos deux enfants. »